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La blockchain : un outil pour permettre aux robots de négocier des contrats et de fixer des clauses.

Vue d'artiste - crédits

Nous savons que la technologie blockchain ne se limitera pas à l’administration de monnaies virtuelles (type Bitcoin) ou de moyen de paiement.  Alors quels sont les impacts attendus ?  
 D’abord la transparence. Les systèmes basés blockchain mettent à disposition de chacun d’entre-nous l’accès libre et décentralisé aux échanges matérialisés par les acteurs du système.  Ensuite, la suppression de l'intérêt des intermédiaires et tiers de confiance par qui deux particuliers passent pour faire une transaction, quelle qu'elle soit, suivant le cadre et les possibilités. Enfin la capacité de créer des réseaux transactionnels métiers publics, par exemple des places de marché, des conservations foncière virtuelle, ou toute application d'un réseau du type pour offrir de nouvelles possiblités à un échosystème 

Cette technologie donne la capacité à  deux personnes, qu'elles soient morales ou physiques, d'effectuer une transaction entre elles sans aucun autre cadre que celui que les deux parties voudront lui appliquer, d'enregistrer cette transaction - et toutes ses clauses- sur un réseau qui n'est qu'un maillon technique : le rôle de l’intermédiaire de confiance est assuré par les nœuds eux-mêmes. C’est le consensus décentralisé.


Enfin, le dernier gros impact est moins évident au premier abord, et n'est permis que par d'autres évolutions technologiques récentes conjointes. C'est la capacité pour un système automatisé indépendant (robot ou bot) d'effectuer des transactions avec un pair (le mot est sensible, dans la mesure ou un pair ici pourrait être un humain), en les négociant avec une grande latitude, puis les enregistrant sur un ou plusieurs réseaux de type blockchain.
On parle bien de pouvoir pour un humain, effectuer une transaction avec un robot, ou pour deux robots de pouvoir contractualiser entre eux. Je préfère le mot bot à robot, car le robot en question peut être un simple logiciel sur un ordinateur, un stylo, une voiture, un thermostat.

Acheter une barre en chocolat était déjà en soit un acte transactionnel humain-automate, mais le fait que deux automates effectuent une transaction complexe est plus nouveau. Les automates effectuaient des transactions simples et totalement normées, avec très peu d'options: on choisit son produit, les options, on paye, c'est fini. Pas de garantie, peu de possibilités de conditions particulières au contrat. Avec le blockchain le niveau de complexité théorique du contrat prend d'autre proportion (et ces transactions seront gérées par des automates plus évolués, types bots ou robots.


Exemple de cas sur un réseau dédiés routes et autoroutes : Imaginez un réseau porté par 4G sur toutes les routes. La voiture roule et tombe en panne. Elle se range et appelle le dépanneur en signalant sa position par des technos habituelles. Elle pourrait en plus régler la facture sur un réseau blockchain normalisé auquel adhèrent les prestataires d'intervention sur autoroute. Plus utile : la voiture aura au préalable consulté son assurance pour savoir le statut des remboursements, aura déclaré l'incident et fourni tous les éléments, le tout étant enregistrer sur un réseau blockchain unique pour l'écosystème automobile assistance. La voiture s'occupe de tout. Elle pourrait elle même comparer les assurances et contracter la meilleure assurance au meilleur prix en fonction de ses spécificités, en effectuant toutes les démarches liées. Un simple chat avec son propriétaire par smartphone ou autre pourrait suffire à cadrer la demande de l'humain ou déléguer totalement à la voiture, qui saura très bien quelles conditions standards et particulières négocier pour le contrat et fera ajouter les clauses avant de valider le contrat sur le réseau.

Tout cela pose des questions, car les cadres légaux reposent beaucoup sur des tiers qui ne sont pas actuellement adaptés à ce type de fonctionnement et devront évoluer. De la même manière, les responsabilités juridiques, les problèmes d'assurance ou légaux sont large. Si la voiture fait une erreur dans la négociation, qui paiera la modification de contrat ? Si une voiture commande une mauvaise pièce, qui provoque un accident alors qu'un conducteur humain la conduit, qui sera responsable ?

Le cadre juridique et la vitesse de ses avancées et de sa sévérité face à certaines problématiques sera donc un paramètre important de ce développement, peut être le plus important. Car si l'humain n'impose pas de règles, alors seules les règles que les bots s'imposeront seront appliquées, et à des vitesses inimaginables pour l'esprit humain, donc avec des conséquences potentielles importantes à court terme.

 par Julien Stephan

 

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